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C’était Bob Gainey

February 22, 2008, 7:30 PM ET [ Comments]

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On dis souvent qu’il faut toujours gagner le respect de ses coéquipiers et de ses adversaires.

Mais dans le cas de Bob Gainey, c’est une autre histoire.

On lui a donné le respect.

Homme influent montrant une personnalité intriguante, il possède un charisme.

Il ne lève jamais la voix parce qu’il n’a pas à le faire. Quand il parle, on écoute. Les jeunes athlètes d’aujourd’hui, surtout ceux du Canadien, figent lorsqu’il s’amène dans le vestiaire. Même les plus vieux vont regarder Gainey avec l’admiration qu’il mérite. On sait ce qu’il a accompli au cours de sa carrière, on sait ce qu’il a apporté au hockey professionnel et, aujourd’hui, on sait l’influence qu’il exerce auprès des dirigeants de la Ligue nationale.

L’histoire de Bob Gainey a été marquée par des exploits uniques mais aussi, le destin a été son pire adversaire.

Il a été sans pitié, lui enlevant son épouse et sa fille Laura. Mais, il est demeuré droit comme un chêne.

Je revois encore Claude Ruel, à la table du Canadien, il y a maintenant 36 ans, tout souriant. Ça faisait plusieurs mois qu’il allait dans tous les amphithéâtres de la Ligue junior de l’Ontario. Il ne ratait jamais une occasion de s’arrêter à Peterborough parce qu’il y a un jeune homme qui attirait constamment son attention.

C’était Bob Gainey.

Le recruteur du Tricolore avait un flair particulier quand venait le temps du repêchage des joueurs amateurs. Il était parmi les plus rusés et aussi parmi les plus doués pour évaluer un jeune joueur. Il était dans une classe à part. Mais, malgré un tel curriculum vitae, il savait qu’il aurait à déployer ses arguments les plus solides pour vendre à son patron, Sam Pollock, un joueur junior dont la spécialité était la défense.

On ne repêchage pas ce genre de joueurs en première ronde.

Mais Ruel fondait tellement d’espoir en Bob Gainey qu’il avait convaincu Pollock de ne pas attendre. « Sinon, lui avait-il fait remarquer, on va perdre un joueur de très haut niveau. »

« Mais tu es bien certain, rétorqua Pollock. Ce gars-là n’a pas une fiche tellement reluisante. »

« Je sais, mais c’est un vrai… »

Bob Gainey sera honoré ce soir au Centre Bell alors qu’on va retirer à tout jamais le dossard no. 23. Un honneur que certains contesteront parce que sa feuille de route n’offre rien de bien spectaculaire mais c’est le hockeyeur, qui donna une touche particulière au hockey professionnel, qu’on va honorer.

Si Bobby Orr a changé le hockey en général en lui apportant un style nouveau, en donnant plus de responsabilités aux défenseurs en attaque, Gainey a changé lui aussi, avec son style, le hockey en identifiant des attaquants avec des responsabilités énormes en défense.

l était un gladiateur, un compétiteur féroce. Il fonçait vers la zone ennemie comme un véritable bulldozer. En défense, tout joueur qui devait l’affronter pendant un match savait que la soirée serait épuisante, douloureuse. On ne jouait pas contre Bob Gainey sans ressentir des douleurs sur tout le corps. Il aimait frapper, il aimait ralentir l’adversaire avec une solide mise en échec. Les Soviétiques, à l’époque, avaient d’ailleurs qualifié Gainey de meilleur joueur au monde. Les Russes adoraient son intelligence, ils aimaient sa rapidité, ils vantaient sa détermination et son leadership.

C’était aussi un athlète courageux. Pendant une série contre les Islanders de New York, il avait les deux épaules amochées. A Long Island, avant un match, Serge Savard, le directeur général, à ce moment-là, avait fait savoir que Gainey ne pourrait participer à la rencontre.

Mais, il avait insisté pour jouer. Savard eut beau lui expliqué qu’il mettait peut-être sa carrière en péril, cela ne changea rien aux ambitions de Gainey. Finalement, il sauta sur la patinoire au grand étonnement de ses coéquipiers.

Gainey a marqué l’histoire du hockey au point que la Ligue nationale, finalement, créa un trophée pour récompenser les attaquants dont le rôle premier est de stopper l’adversaire. Au fil des ans, la définition du joueur défensif par excellence a perdu de son lustre et de sa raison d’être puisqu’on décerne parfois ce trophée à des joueurs ayant récolté 80 points, parfois 90 points pour ne pas dire 100 points.

Ce trophée n’a plus la même définition possiblement parce qu’il n’y a plus de Bob Gainey ou encore de Guy Carbonneau. Ou possiblement parce que le style de jeu a tellement changé au fil des ans qu’on se demande toujours si on reverra des joueurs aussi influents que Gainey dans un rôle de spécialiste de la défense.

Ce soir, Bob Gainey s’avancera sur la surface de jeu du Centre Bell, la tête remplie de souvenirs. Il n’a jamais été vraiment démonstratif, préférant se refugier derrière une personnalité difficile à percer. Mais, les événements de la soirée toucheront sa sensibilité. Les souvenirs d’une carrière remarquable, les tristes événements qui ont marqué sa vie, le décès de son épouse et celui de Laura, l’attaqueront directement au cœur.

Et je suis convaincu que le public du Centre Bell lui fera l’accolade…

Et ce sera bien mérité…
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