À l’approche des séries, le CH se retrouve toujours 1er dans l’Est, mais avec un seul point d’avance sur les Penguins. Par contre, dans la division Nord-Est, le coussin est un peu plus confortable, avec une avance de 5 points sur les Sénateurs. À moins d’une ratée majeure en fin de saison, le Canadien devrait finir dans le top 2 sans trop de misère. Il ne leur reste malheureusement pas de partie contre Boston, mais la fin du calendrier n’est pas non plus trop difficile pour le bleu blanc rouge, avec 2 parties respectivement contre Buffalo et Toronto et une à Ottawa. Il est donc à point de se demander que fera le CH autour du 10 avril lorsque les séries s’amorceront.
Quelques forces importantes du CH en saison régulière risquent d’être un moins gros facteur en série, notamment l’avantage numérique. Même si la ligue tente année après année de convaincre leurs arbitres d’oublier «l’ancien temps» et d’arbitrer comme ils le font en saison, ça ne s’avère pas une réussite à coup sûr. D’autant plus qu’en série, les joueurs ont moins tendance à prendre des «pénalités stupides», de paresse ou sur un adversaire qui n’est pas en possession de la rondelle.
Leur inexpérience pourrait aussi leur poser problème. Si Brisebois et Dandenault regardent les parties des estrades, il n’y aura qu’un seul joueur dans l’alignement avec une bague de la Coupe, soit Kovalev en 1995 avec NYR. Price joue très bien depuis son rappel en mi-février, mais il est néanmoins une recrue cette saison. Ensemble, S. Kostitsyn (0), A. Kostitsyn (0), Plekanec (6), Higgins (6), Latendresse (0), Streit (1), Lapierre (0), Kostopoulos (0), Grabovski (0) n’ont que 13 parties de jouées en série, tandis que Ryder n’en a que 17. Au moins, on a les 17 Coupes partagées par Melanson, Carbonneau, Jarvis, Muller et Gainey.
Le CH se retrouve 1er dans l’Est non seulement à cause de son jeu solide depuis le début de la saison, mais aussi par son habilité à soutirer un point du système instauré par la ligue depuis le lockout. Avec 10 défaites en prolongation, le CH n’est devancé que par NYR et Buffalo à ce chapitre, les deux équipes totalisant 11 défaites en supplémentaire. Or, les points obtenus pour une défaite en prolongation ne veulent pas dire grand-chose en série, encore moins ceux en tirs de barrage. Il y juste les victoires qui comptent en séries, rien d’autre, et à ce niveau-là, le CH se retrouve aujourd’hui avec 43 victoires, contre 44 pour les Penguins, 42 pour les Devils, 41 pour les Hurricanes et 42 pour les Sénators.
De plus, on sait que généralement, une équipe plus physique risque de sortir victorieuse d’une série de 7 matchs. Les Sénateurs l’ont appris à leur dépend à plusieurs reprise face aux Leafs il y a quelques années. Or, le CH est loin d’être l’équipe la plus robuste du circuit, surtout si Komisarek n’est toujours pas rétabli lorsque les séries commenceront. Nos meilleurs joueurs ne sont pas très gros: on peut donc s’attendre à les voir se faire punir physiquement. On peut espérer que l’abus physique mènera l’adversaire au cachot, car si c’est effectivement le cas, l’avantage numérique éblouissant en saison risque de faire très mal à l’équipe opposante.
Heureusement, certains leaders de l’équipe ont, année après année, livré la marchandise en série. Kovalev et Koivu ont tous deux excellé en série ces dernières années. On se souviendra de la performance de Saku contre Caroline en 2006 avant que Justin Williams lui arrache un œil. Il avait aussi été très solide en 2004, récoltant 11 points en 11 parties. Et que dire des performances de Kovalev. Il totalise 17 points en 17 parties en série avec le CH. Et s’il joue avec encore plus d’énergie qu’en saison, j’espère que RDS gardera une caméra braquée uniquement sur lui, car il risque d’en impressionner plus d’un.
Sinon, que dire du travail de Price et Halak depuis l’échange de Huet. Les deux cumulent une fiche de 10-3-1 depuis, et on verra bien si Price peut répéter ses exploits de l’année précédente. Il est aussi intéressant de noter que le CH présente une fiche de 23-11-4 à l’étranger, devancé seulement par Detroit, qui eux, de toute manière, sont sur une autre planète, celle de la victoire. Et à la maison, une foule de 20 000 et quelques en délire chaque soir risque de donner un bon élan au joueur en fin de présence ou en fin de partie.
Si on compare rapidement les alignements dans l’Est versus ceux dans l’Ouest, on voit que la course est toute grande ouverte. Il n’y a pas vraiment de super puissance à éviter à tout prix, comme Détroit ou Anaheim. N’importe quelle formation peut battre n’importe quelle autre. Cette saison, contre les 4 équipes du top 8 dans l’Ouest que le CH a affronté, Montréal se retrouve avec une fiche de 0-4, dont 2 défaites sans équivoque, contre Detroit et Dallas.
Enfin, bravo à RDS de (finalement) offrir aux partisans outre-mer l’occasion de (facilement) visionner les parties du Canadien. D’avoir moi-même passé quelques semaines à l’étranger, les faits saillants et les rapports de match sur NHL.com m’ont laissé sur ma faim.
Join the Discussion:
»